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Le Nom des Notes
Pourquoi donner un nom aux notes ?
Avant la solmisation, c'était plutôt le règne de la mémorisation pure à partir de l'écoute et la répétition de mélodies des années durant pour que tout finisse par rentrer. Un jeune moine mettait ainsi près de 10 ans à acquérir l'ensemble du répertoire de son ordre ou abbaye ! Il faut également rappeler qu'aux débuts de la musique liturgique, le chant se devait d'être aussi simple et dépouillé que les moines qui le chantaient. Parce que seules comptaient alors vraiment les paroles et l'on se devait de rester modeste pour s'adresser à Dieu. C'est ce qui explique le dépouillement des chants, au moyen âge, et la lente évolution des manuscrits de musique et du besoin de notation : plus la mélodie était sobre, comprenant peu de volutes et ornements, moins les indications étaient nécessaires.
C'est avec le chant grégorien que les choses vont vraiment évoluer.
Guido d'Arezzo va changer la donne :
Guido d'Arezzo (990/1050) est un moine bénédictin. Dans sa communauté religieuse de Pomposa (Italie), il forme les jeunes chanteurs et poursuit ses études de musique liturgique. Il deviendra théoricien de la musique en inventant la solmisation, ancêtre de notre solfège. Il s'agit en fait de l'aboutissement de sa démarche d'enseignant. Car pour faciliter et accélérer l'apprentissage du chant à ses élèves, il a voulu mettre au point une méthode plus simple et efficace que ce qui existait.
Etymologie du nom des notes de musique
Il rend systématique le principe de la ligne pour la transcription de la notation musicale et en ajoute deux à l'existant (4 en tout). Il fixe ainsi l'utilisation de la portée.
Les notes prennent donc une place précise sur les lignes et non plus en marge du texte
Les notes étant désormais fixées, elles peuvent facilement être repérées par le chanteur et donc identifiées. Il ne reste plus qu'à leur donner un nom....
Il décide donc de nommer les notes et trouve un moyen mnémotechnique (Hymne à St Jean) pour que ses élèves s'en souviennent). Il fallait juste y penser...... C'est tout simplement qu'il a détaché la première syllabe au début de chaque verset :
Utqueant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labii reatum
Sancte Ionaes
Pour que puissent
résonner des cordes
détendues de nos lèvres
les merveilles de tes actions,
enlève le péché
de ton impur serviteur,
ô Saint Jean
Poème écrit par Paul Diacre (730/799) - Hymne à St Jean Baptiste
Dans un premier temps, la gamme utilisée par Guido d'Arezzo ne comportait que 6 notes. On a donc obtenu : ut, ré, mi, fa, sol, la.
Le "si" n'est nommé qu'à la fin du 16ème siècle grâce au moine français Anselme de Flandres.
Le "ut" deviendra "do" au 17ème siècle, pour la première fois par G.M.Bononcini dans Musico prattico en 1673, sans doute pour une plus grande facilité de prononciation dans le chant.
A savoir : la notation alphabétique était en usage avant la trouvaille de Guido d'Arezzo, mais elle montrait des limites en matière de mémorisation et de chant. Elle est pourtant encore d'actualité dans les pays anglo-saxons et en Allemagne notamment.
A B C D E F G
La Si Do Ré Mi Fa Sol
C'est à Guido d'Arezzo (992-1050) que nous devons le système occidental de dénomination des notes de musique.
Un peu d'Histoire maintenant...
... pour s'y retrouver un peu mieux dans le pourquoi du comment...
FAQ :
Qui a remplacé ut par do ?
Le "ut" deviendra "do" au 17ème siècle, pour la première fois par G.M. Bononcini dans Musico prattico en 1673, sans doute pour une plus grande facilité de prononciation dans le chant.
Au 17e siècle, le 'Ut' est remplacé par le 'Do', en référence à la première syllabe du mot 'Domine', qui signifie 'Seigneur' en latin.
Si (ajouté au xvie siècle)
La note si, dont le nom est composé avec les deux initiales du dernier vers de l'hymne, Sancte Iohannes, a été ajoutée à la fin du xvie siècle. Cet ajout a été attribué à divers auteurs, notamment à Anselme de Flandres.
Pourquoi les Anglais utilisent ABC au lieu des notes ?
Notation anglaise et germanique
La série constituée des lettres de l'alphabet A (la), B (si), C (do ou ut), D (ré), E (mi), F (fa) et G (sol), dite, « notation batave », héritée de la Grèce antique, a été conservée par les pays dits « protestants » ou « réformés » (Royaume-Uni, Allemagne, etc.).
Quelle est l'origine des clefs musicales ?
L'origine de l'invention des clés, et plus généralement du système de notation musicale sur ligne, est attribuée au moine bénédictin italien Guy/Guido d'Arezzo (vers 1025). Cette invention est probablement antérieure à Guido D'Arezzo et il semble que tout ce système se soit développé et affiné au fil des siècles.
Les trois figures de clefs
Le dessin des clefs est dérivé (stylisation et enluminure) des lettres G (pour sol), C (pour do ou ut) et F (pour fa), que l'on avait pris l'habitude de placer sur une ligne de la portée primitive — au XI e siècle — afin d'attacher une hauteur relative à la ligne en question.