Le chiffrage des accords est une notation représentant les accords dans la musique tonale.
Utilisé à l'origine à la période baroque (xviie et xviiie siècles) pour construire la basse continue, il sert à partir du xxe siècle pour improviser le jazz et à la retranscription des grilles harmoniques de rock et de pop, ainsi qu'à l'analyse harmonique.
Exemple de "griille "d'accords utilisant le chiffrage américain :
En harmonie du jazz et dans les musiques apparentées telles que la pop music et le rock'n roll, les signes conventionnels sont utilisés d'une manière similaire à l'harmonie classique. Et ce pour:
les chiffres arabes pour la composition de l'accord, ou formule d'accord.
les chiffres romains pour les degrés.
des lettres pour la fonction.
Les qualités d'accords et les renversements sont décrits selon un système partiellement standardisé fait de lettres de l'alphabet latin, de chiffres romains, et de symboles spéciaux empruntés à la notation musicale et à l'alphabet grec.
Formule d'accord
On se sert de chiffres arabes pour indiquer la composition d'un accord à l'aide de ses intervalles constitutifs, définis à partir de la fondamentale.
Chaque chiffre décrit l'intervalle de la gamme majeure correspondant.
Les altérations usuelles permettent de spécifier les intervalles altérés.
La triade majeure est donc décrite par la séquence 1-3-5. La triade mineure est décrite par la séquence 1-b3-5.
Les degrés sont décrits en utilisant les chiffres romains. Les degrés de la gamme majeure sont les degrés de référence. Les degrés altérés sont décrits en ajoutant les altérations usuelles. Dans l'analyse d'un morceau jazz, du fait de l'abondance de dominantes secondaires et autres emprunts, il est d'usage de spécifier la qualité de l'accord en ajoutant, à la suite du chiffre romain désignant le degré de la fondamentale, les symboles de chiffrages décrits ci-dessous.
Dans le jazz et dans nombre de musiques improvisées, ce chiffrage joue un rôle particulièrement important puisque utilisé souvent sous la forme d'une grille harmonique pour définir un cadre aux improvisations5. La connaissance des conventions du chiffrage d'accords fait partie de la théorie du jazz. La réalisation sonore de l'accord, voicing, est déterminée par les contraintes qui découlent de l'instrumentation, du style, et de la conduite des voix.
Le système de notation anglo-saxonne qui utilise des lettres à la place des noms de notes sert à définir la note fondamentale de l'accord.
Sans précision supplémentaire, l'accord correspondant est un accord parfait majeur, ou triade majeure. Les précisions apportées après la fondamentale servent à modifier l'accord de référence, à apporter des éléments supplémentaires, ou à en enlever.
Les qualités majeure, mineure, augmenté, diminué sont indiquées par un symbole spécifique.
La quatrième note doit être décrite explicitement soit à l'aide d'un symbole, soit à l'aide d'un chiffre.
sussuspenduC7sus4do - fa - sol - sib1 - 4 - 5 - b7
Les accords suspendus se notent : Csus4 = Do-Fa-Sol ou Csus2 = Do-Ré-Sol. On remplace ici la tierce par une quarte (sus4) ou une seconde (sus2).
Les accords avec note ajoutée se notent : Cadd2 = Do-Ré-Mi-Sol, Cadd4 = Do-Mi-Fa-Sol, Cadd9 = Do-Mi-Sol-Ré, etc.
Les renversements sont chiffrés en spécifiant l'accord et la note la plus grave du renversement, c'est-à-dire la note qui aura une fonction de basse à la place de la fondamentale. Une barre oblique "/" sépare les deux indications.
Enfin notons que dans le jazz sont fréquemment utilisées des extensions de l'accord, c'est-à-dire que l'on continue à empiler des tierces après la septième. On peut ainsi trouver des accords avec une neuvième (9), une onzième (11) ou une treizième (13) -parfois altérées-, qui donnent plus de couleurs à l'accord. Les jazzmen prennent d'ailleurs parfois des libertés quant à la composition de l'accord, substituant la quinte par une treizième ou jouant un accord de septième de dominante b9b13 afin d'accentuer les tensions.
« The simplest definition of a slash chord is "a triad over a bass note". »
Accords hybrides et renversement utilisent le même principe de notation, à savoir une triade, une barre oblique, une basse. Mais, à la différence des renversements, les accords hybrides sont construits avec des basses qui n'appartiennent pas à la triade. Par ailleurs, la configuration la plus commune étant d'utiliser le deuxième renversement de la triade7.